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           J'ai acheté une nouvelle voiture qui déclenche systématiquement de la musique à peine appuyé sur le bouton de démarrage. Elle prend ce qu'elle trouve, mais c'est le plus souvent le premier canal radio enregistré, c'est-à-dire France Musique.

          Et voici qu'hier se fait ainsi entendre la Badinerie pour flûte de Jean-Sébastien Bach, dans cette interprétation (affichée ci-dessous) ! Cette précision est importante car en la recherchant à l'instant j'ai été révulsée par toutes les interprétations modernes où l'on se cramponne à sa chaise pour suivre tant on a l'impression que les artistes vont se casser la figure ; Bach revisité par les "baroqueux" (comme les désignait mon frère), c'est comme des gens qui courent pour rattraper leur train en marche ou des équilibristes qui serrent les dents pour ne pas tomber : une véritable catastrophe. On n'a même plus le temps d'entendre la mélodie. Quel horreur ! Bach n'était pas un excité ; il n'y a pas plus posé que sa musique.

          Bref, dans cette superbe interprétation des années de mon enfance, j'ai revu soudain mon grand-père, encore jeune et tout heureux, marquant gaiement la mesure de sa main droite comme il le faisait lorsqu'il m'a fièrement fait découvrir ce compositeur sur son beau meuble tourne-disque, avec des microsillons qu'il manipulait avec précaution le soir après le dîner, pour des "soirées concert".

          Et puis j'ai vu mon "petit" frère (de trois ans plus jeune que moi il était très grand, mesurant 1m90) me sourire joyeusement à l'écoute de ce morceau qu'il jouait si bien, lui qui était un flûtiste de talent (vous le voyez ici une semaine avant sa mort accidentelle, sur mon précédent blog).

     

          Ainsi, comme le disait Lytta Basset, nos disparus continuent-ils à nous faire signe. Et riant à mon tour, je pensais que cette musique était alors doublement porteuse de joie : d'abord en elle-même, et ensuite à travers ceux dont elle évoquait la mémoire.

            Mais que sont nos souvenirs lorsqu'ils habitent notre pensée, sinon notre présent ?

     

     

     

     

     


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           J'essaie chaque soir d'avancer un peu dans le livre de Lytta Basset "Ce lien qui ne meurt jamais", précurseur à "cet Au-delà qui nous fait signe" que j'avais lu d'abord, et qui m'émeut profondément  - comme chacun j'en suis certaine.

          Ce livre permet d'ouvrir les yeux sur ce que les éveillés présentent comme "la mort de l'ego", moment considéré comme très redoutable et qui ici évoque irrépressiblement le Livre de Job ou la notion parfois évoquée du fait que Dieu éprouverait davantage ceux qu'Il aime le plus.

           Voici notamment un passage qui me rappelle vivement certaines phrases de Mme Guyon, dont j'ai lu les écrits autrefois.

     

    «  Dans le no man's land qu'était devenue ma vie spirituelle, "Dieu" n'était plus un repère. C'est qu'il faut être deux pour se sentir en relation : comment aurais-je été en lien avec Lui quand je ne savais plus qui j'étais ? Mais quand je parlais de Lui à d'autres - cours, conférences, sessions, prédications -, la Présence mettait des mots de feu sur mes lèvres, des mots sans prétention qui allaient droit où ils voulaient, des mots-tisons... J'avais de plus en plus l'impression de n'y être pour rien, sinon que je consentais à me laisser faire. À dire vrai, le seul "Dieu" qui traversait désormais mon monde intérieur, j'aurais pu l'appeler comme Jésus dans l'évangile de Jean "Celui qui m'a envoyée". Chaque fois qu'à travers mes paroles et ma personne les autres disaient redevenir davantage vivants, je faisais à nouveau l'expérience de me sentir envoyée... et "Dieu" se remettait à exister pour moi. Chaque fois c'était autrui qui, tel un miroir, me reflétait la Présence agissant au plus insu de moi-même. »

    p.51-52

         

          Comme Jésus, elle était devenue Une avec la Source.

     

     


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           Peut-être certain(e)s d'entre vous ont-il(elle)s reçu par mail, comme moi, ce lien envoyé par Durgalola vers l'interview de cette femme remarquable réalisé à la librairie parisienne La Procure à l'occasion de la sortie de son livre : "Cet Au-delà qui nous fait signe".

     

    Une découverte : Lytta Basset

     

         Fille et petite-fille de pasteurs née en Polynésie puis vivant en Suisse, elle-même pasteur puis professeur de Théologie à l'Université de Neuchâtel, cette femme généreuse et rayonnante vient ranimer la flamme de l'émerveillement qui commençait en moi à s'éteindre, dans l'attente justement de signaux de Celui que tous nous cherchons plus ou moins consciemment.

           Non parce qu'elle parle de l'au-delà, domaine sensible mais très rebattu depuis de nombreuses années et avec lequel je me sens relativement en harmonie, mais pour sa personnalité, pour ses épreuves, pour la foi qui transpire de ses propos, et pour les expériences qu'elle reconnaît avoir vécues même lorsqu'elles semblent contredire certains des dogmes auxquels elle est affiliée. D'ailleurs elle avoue n'avoir pas osé publier ce livre avant d'avoir pris sa retraite de sa chaire de Théologie ; et elle dit aussi qu'en tant que Philosophe des religions elle n'a jamais pu se restreindre à la sienne et s'est ouverte non seulement au christianisme dans son ensemble, mais aussi à toutes les Fois existantes. C'est là la preuve d'une véritable vie spirituelle, flamme par nature exigeante et non dogmatique.

           Je n'ai pas encore eu le loisir d'entendre la totalité de la vidéo, qui dure 56 minutes, mais même après une vingtaine de minutes d'écoute, voici les deux messages qui me sont parvenus et qui m'ont frappée :

    1 - Il n'y a pas de "fin de la quête" (cela, elle le dit textuellement)... Les enseignants de l'Advaïta Vedanta auxquels je me fiais récemment semblaient affirmer généralement qu'il faut un jour s'arrêter de chercher, pour se poser et "vivre l'instant". Mais si l'on cesse dans cet instant précis de chercher Dieu - ou La Source de tout Amour -, à quoi bon le vivre ? Cela me rappelle l'Attente de Dieu de Simone Weil (la philosophe). Si l'on cesse de L'attendre, de Le chercher, comment ouvrir son cœur ? Les mystiques ne sont-ils pas dans une soif perpétuelle ? Si Dieu pouvait être trouvé, ne serait-Il pas alors réduit à un objet banal que l'on s'approprie... ?   Non, Dieu ne peut pas être trouvé, car Il est INFINI, sans limites, sans définition.

    2 -  Et par son aspect infini, cet Amour est sans cesse renouvelé. Comment un Être infini peut-Il demeurer statique ? Au contraire Il varie infiniment, dans une éternelle profusion.  C'est ainsi que dans sa mouvance perpétuelle c'est Lui qui sans cesse revient vers nous, nous appelle et nous fait signe. Lytta Basset parle de nos disparus : ce sont bien sûr les premiers dépositaires de notre amour, et ce avec d'autant plus de force s'il s'agit de nos enfants... C'est de cela qu'il est question dans son premier ouvrage sur le sujet, intitulé Ce lien qui ne meurt jamais : avec la disparition de nos proches nous faisons l'expérience de ce qui ne meurt pas, l'Amour. Mais si on y réfléchit bien : de "proche" en "proche", de parents en parents il y a toute une toile d'amour qui se dessine ainsi par-dessus la terre et qui ne meurt pas ; plus il y a d'êtres qui s'aiment et plus il y a d'amour indestructible qui demeure ! Peut-être nos disparus nous font-ils signe par des médiums ? Mais Dieu, le Tout-Amour, nous a parlé dit-on par les Prophètes ! Les médiums ne sont-ils pas en quelque sorte des "pro-phètes", puisque comme l'indique ce mot, ils s'expriment "à la place de"... quelqu'un d'invisible ? Alors finissons par comprendre que toujours, par quelque biais que ce soit, c'est Lui qui nous rappelle, c'est Lui qui nous fait signe, car c'est Lui qui est en Tout et en Tous, et que si Jésus, si mes proches sont au Royaume du Père, c'est que ce Père est une Réalité.

           Alors, si la Quête ne finit pas, si l'Amour renaît sans cesse, n'est-ce pas parce qu'en fait c'est Lui seul qui nous cherche, Lui seul qui nous aime, et que nous ne faisons que recevoir cet Amour, entendre cette Voix, et percevoir cette merveille... quand Sa grâce nous permet de la percevoir.

     

    Une découverte : Lytta Basset

     

     

     


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           Issoudun, comme beaucoup de villes anciennes sans doute, a été quadrillée de bras d'eau détournés de la rivière qui la traverse, la Théols, un affluent de l'Arnon qui lui-même se jette dans le Cher. Ces nombreux cours d'eau, outre qu'ils servaient de commodités pour la lessive ou le délestage des déchets, étaient notamment largement utilisés pour le tannage du cuir dans les très nombreuses mégisseries aujourd'hui fermées qui faisaient la richesse de la ville. Issoudun abrite encore aujourd'hui un atelier très actif de Louis Vuitton, implanté dans sa périphérie.

           C'est ainsi qu'à la sortie de la ville en direction de La Châtre on peut longer à pied ce qu'on appelle ici la "rivière forcée", c'est-à-dire un bras canalisé de la Théols, jusqu'à ce que celui-ci rejoigne le cours principal qui, environné de zones inondables, ne peut offrir ses berges à la promenade.

           Voici quelques prises de vue datant d'une matinée de beau temps où j'avais décidé de marcher un peu, ce jeudi.

     

    Une ferme au loin

     Je me suis arrêtée aux abords de cette ferme, assez loin encore du point de convergence des cours d'eau.

     

    Au bord de la Rivière forcée

    À cet endroit, il y a de l'eau partout... Mais gare ! Il ne faut pas chercher à explorer ces bois en empruntant un pont de fortune sous peine de se retrouver enfermé sur un îlot cerné de douves profondes.

     

    Promenade au bord de la Rivière forcée

     Ce petit tunnel végétal est délicieux (vue en direction de la ferme).

     

    Une promenade au bord de la Rivière forcée

    Le voici dans l'autre sens : en revenant de la ferme vers la ville, on approche de maisons avec des jardins.

     

    Une promenade au bord de la Rivière forcée

    Cette petite cascade résulte d'un autre détournement de la rivière, aux abords d'un moulin.

     

    Une promenade au bord de la Rivière forcée

    Là un espace de détente dans la verdure a été aménagé autour de ce magnifique saule, entre le lit principal de la rivière et celui de son homonyme forcée.

     

     

     


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                Bonjour ! Voici quelques souvenirs de mes vacances.

                 Et tout d'abord le Verdon.

           Notre location bénéficiant d'un accès direct à ses rives, j'ai pu photographier celui-ci plusieurs fois. Et notamment, ayant considéré qu'à notre arrivée son niveau était probablement plus bas qu'à l'accoutumée, je me suis hâtée (un peu tard pourtant...) d'aller le saisir de nouveau après 36 heures de pluie incessante ; oui, un peu tard car étant passée le matin sans appareil photo, j'y suis retournée l'après-midi et le résultat était nettement moins spectaculaire.

                Enfin la veille de notre départ j'y suis retournée pour m'y tremper les pieds, et il était redevenu magnifique.    

                 Le voici d'abord début septembre (n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour doubler leur taille) :

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane

     

            Le voici maintenant le 15 septembre après la pluie :

     

    Vue du Verdon après la pluie

     

             Et enfin le 16 septembre au soir avant notre départ :

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane


                Il était en fait à peine plus haut que sur les premières photos prises au même endroit ! Mais j'étais heureuse de trouver ce pêcheur qui apparemment considérait qu'il y avait encore assez de courant pour des truites.

           Du coup j'en ai pris une vidéo, pour le son du ruisseau et les arbres remués par le vent (c'est moi-même qui l'ai intégrée à youtube, ne sachant comment la diffuser autrement).

      

     

           Pour finir, voici quelques autres vues prises après un coude de la rivière :

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane

     

    Quelques vues du Verdon vers Castellane

     

           Avec un autre pêcheur...

     

     


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