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    Le Soi est la magnificence de l'Inconnaissable

     

    Le Soi est la magnificence de l'Inconnaissable

     

     


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          J'avais avalé laborieusement des centaines de pages de philosophie d'Aurobindo quand j'étais jeune, sans y comprendre grand chose si ce n'est qu'il existait un "Supramental" assez confus dans mon esprit.

         Aujourd'hui où tout s'éclaircit, je trouve sur une page à laquelle je suis abonnée sur facebook (consacrée à Ramana Maharshi qui semble pourtant assez différent !) ce texte fabuleux du grand aventurier de la Conscience :

     

    «  On s'aperçoit qu'il suffit de faire un pas en arrière dans sa conscience, juste un petit mouvement de retrait, et l'on entre dans une étendue de silence par-derrière.

    Comme s'il y avait un coin de notre être qui avait les yeux à jamais fixés sur un grand Nord tout blanc.

    Le vacarme est là, dehors, la souffrance, les problèmes, et on fait un léger mouvement intérieur, comme pour franchir un seuil, et, tout d'un coup, on est en dehors (ou en dedans ?) à mille lieues et plus rien n'a d'importance, on est sur des neiges de velours.

    L'expérience finit par acquérir tant d'agilité, si l'on peut dire, qu'en plein milieu des activités les plus absorbantes, dans la rue, quand on discute, quand on travaille, on plonge au-dedans (ou en dehors ?) et plus rien n'existe, qu'un sourire — il suffit d'une fraction de seconde.

    Alors on commence à connaître la Paix; on a un Refuge inexpugnable partout, en toutes circonstances.

    Et on perçoit de plus en plus tangiblement que ce Silence n'est pas seulement au-dedans, en soi; il est partout, il est comme la substance profonde de l'univers, comme si toute chose se détachait sur ce fond, venait de là, retournait là.

    C'est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe.

    Et ce Silence n'est pas vide, c'est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l'essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naître — elles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée. »


    Sri Aurobindo

     

     


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           Quand on parle de musique d'aujourd'hui, on pense toujours à la chanson, à ce qui passe à la télévision, qui est présenté à l'Eurovision, à des styles rock ou rap.

          Pourtant il y a encore des compositeurs de style classique de grande qualité, qui notamment se spécialisent en musique de film pour être sûrs d'en vivre (on songe au merveilleux Morricone récemment disparu, au cher Michel Legrand ou encore à l'excellent Maurice Jarre, père de Jean-Michel le magicien des lasers).

          Mais il y a aussi des "purs et durs" qui n'écoutent que leur cœur et leur inspiration, et qui comme celui qui se lance dans l'écriture en solitaire, ou dans une aventure picturale toute personnelle, s'adonnent à la création musicale dans un style résolument contemporain. Et dans ceux-ci, il y a des femmes. Et même, des femmes jeunes, très jeunes...   

            Parmi elles, Camille Pépin, que j'ai déjà présentée ici, et dont on peut consulter le site déjà conséquent ici ou la page Wikipédia . Une personne pour qui le mot "vocation" prend tout son sens car, née à Amiens dans une famille ne connaissant pas du tout la musique, c'est par son inscription à un cours de danse qu'elle a soudain affirmé à ses parents qu'elle voulait étudier la musique, puis par les cours reçus au Conservatoire de cette ville, qu'elle a peu à peu été découverte comme le nouveau prodige de la création musicale contemporaine.

           S'il fut un temps où la musique dite contemporaine était rébarbative, parce que trop orientée vers des recherches techniques stériles, aujourd'hui les compositeurs reviennent de plus en plus vers l'écoute de leur cœur et notamment, à l'instar d'un courant actuellement puissant de retour à la nature et d'ouverture à la méditation, présentent des œuvres plus lumineuses et contemplatives.

           Quel plaisir alors d'entendre sur le net l'enregistrement d'une pièce écrite seulement cette année !

           C'est ce que j'ai pu expérimenter ce soir à travers ce duo pour cor et piano de Camille Pépin, intitulé

    « Pluie, larmes de la Terre »

        et composé pour le Festival des Forêts.

     

              À la fin du morceau, vous voyez (malgré les images surimposées par youtube qui malheureusement en cachent une partie) la jeune compositrice monter sur l'estrade et embrasser affectueusement les interprètes manifestement sous le charme. 

     

     

     


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            J'ai subi une petite opération il y a quelque temps et ne marchais plus depuis un moment. Or j'ai eu l'impression de m'encroûter et de perdre force et souplesse. Comme seule la marche m'était autorisée, j'ai décidé de m'y remettre le plus régulièrement possible.

         Ce matin, j'ai donc voulu retourner dans la forêt voisine pour effectuer un trajet que je pensais fort tranquille, car constamment sur de belles allées actuellement bien fermes, formant un large triangle me permettant de revenir sans peine à mon point de départ. Hélas, outre que je m'étais levée un peu tard et affrontai mon périple vers 11h30, voici que j'avais oublié sa longueur, m'imaginant qu'il faisait trois kilomètres alors qu'il en faisait cinq... ce que je découvris peu à peu grâce à l'application intégrée à mon smartphone qui m'égrenait régulièrement le chemin parcouru.

           Munie d'une casquette, de bâtons de marche et d'un sac à dos contenant une bouteille d'eau, habillée légèrement avec de bonnes chaussures et m'étant aspergée d'un spray anti insectes, je pensais ne rencontrer aucune difficulté, ce qui fut loin d'être le cas.

           Je me souvenais de mes anciennes promenades si riches en découvertes et en prises de photographies. Mais là, dès le départ et pourtant en descendant, j'étais déjà fatiguée. Je ne pensais qu'à scander mon pas et à réserver mes forces pour aller jusqu'au bout. Pas de photos à vous proposer... Je me réjouissais lorsque je me trouvais momentanément à l'ombre de grands arbres, encore plus lorsqu'un léger vent venait gracieusement me rafraîchir ; mais je souffrais aussi de la sueur sur mon visage et collant la casquette à mon front, peut-être aussi d'une ceinture abdominale que je devais porter et ne voulais pas enlever.

           C'est alors que m'est revenue la formule magique...

    « Je ne suis pas cela » !

           Formule difficile à appliquer, mais qu'il est essentiel de connaître et comprendre.

            Voici son sens, et d'ailleurs c'est ainsi qu'il faut la décliner : 

              « Je ne suis pas ce corps, je suis ce qui l'observe ; je ne suis pas ces sensations de fatigue, je suis ce qui en est le témoin ; je ne suis pas ces émotions de découragement, j'en suis l'observateur ».

              En effet, si vous réfléchissez bien, c'est le corps qui est fatigué ; mais vous, vous êtes où au juste ? Eh bien vous constatez la fatigue. Et de plus, vous n'êtes même pas l'observateur, car l'observateur est un outil de votre mental nommé "attention" : par le mental vous prenez un peu de recul et portez attention à votre corps, à ses sensations et à ses émotions. Mais en fait vous êtes au-delà de l'attention, car vous la percevez également.

           En réalité, vous êtes ce qui perçoit, c'est-à-dire la Conscience, diffuse et présente de façon non localisable à partir de votre être intime.

             Lorsque vous réussissez à vous en rendre compte, vous pouvez découvrir également que vous n'avez jamais bougé, car le paysage autour de vous est également perçu, et la sensation du temps fait partie des perceptions engrammées par le mental, tandis que votre Être intime, lui, brille toujours inchangé et intouché.

           Alors je ris de percevoir une libellule qui vole devant moi, bien obligée de désigner ce corps par "moi" alors qu'il n'est que ma projection momentanée dans un décor ; et je ressens cette joie, comme une nouvelle perception de la Conscience que je suis.

           Si nous revenons au mythe de la Chute du Jardin d'Eden dont j'ai fait mention hier, il est évident que c'est l'apparition du mental discriminateur (figuré par le serpent) qui a produit la différenciation de l'être initial en un couple homme-femme, puis l'apparition de la douleur en opposition à la joie ; d'où la fameuse menace punitive : « Tu enfanteras dans la douleur ; tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

            Mais si cette douleur était notre chance de "revenir à la maison" ? Si c'était elle la sonnette d'alarme qui nous obligeait soudain à nous souvenir : « Mais je ne suis pas cela !! »

            Au Ciel, il n'y a pas de paires d'opposés : celui que nous appelons "notre Père" est aussi "notre Mère", ce dont je suis persuadée depuis bien longtemps et qui a créé le culte controversé de la Vierge Marie, alors que cette femme merveilleuse n'est pourtant que l'image représentant le visage maternel de Dieu lui-même.

            La Mère Divine est vénérée dans beaucoup de religions, et c'est cette Conscience dans laquelle nous baignons et dont nous ne pouvons en aucun cas être séparés ; si bien que, certains d'être à jamais serrés dans Ses bras ainsi que Ses enfants, nous savons que tout ce qui advient à nos corps ne doit pas être pris au tragique, puisque nous nous en extrairons au moment venu pour retourner à Elle - ou Lui, comme vous préférez.

     

     


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            En ce moment, l'Univers nous gâte. Il fait un temps radieux, sans chaleur excessive ; avec juste ce qu'il faut de petit vent frais pour nous aérer et nous tonifier.

           Sachons l'apprécier ! J'ai remarqué qu'en principe on ne prête pas attention à ce qui va bien, mais se focalise sur ce qui ne va pas. Alors quand quelque chose va bien, je me concentre dessus et sur ma gratitude. Je pense à remercier le ciel, à accumuler dans mon cœur de la joie pour qu'elle me soutienne lorsque cela n'ira plus.

           Mais certains diront : il ne pleut pas assez ! Nous entrons dans la sécheresse ! 

           Et voilà ce que nous découvrons : chaque chose de la vie a deux faces, une bonne et une mauvaise, et dès qu'un bien se déploie, un mal est engendré. Le soleil appelle la pluie, la pluie appelle le soleil ; le jour appelle la nuit, la nuit appelle le jour ; et dans ces cas on ne parle pas forcément de mal mais d'alternance. Cependant si l'on découvre que la paix appelle la guerre, tout comme la paix appelle la guerre, alors c'est une autre histoire.

            En effet, pourquoi toute une génération des années cinquante a-t-elle connu liberté, bonheur, croissance et épanouissement ? Parce qu'auparavant la guerre avait décimé une grande part de l'humanité. Le "mal" a engendré un bien. Et pourquoi aujourd'hui étouffons-nous dans une atmosphère polluée et souffrons-nous de la récession économique ou de l'immigration massive ? Parce que nous sommes de plus en plus nombreux et cherchons à toute force cette liberté pour laquelle l'espace commence à manquer. Le bien (la protection de notre santé) a engendré un mal.

             C'est pourquoi il faudrait aller beaucoup plus loin que l'appréciation pure et simple de ce qui "va bien" : il faudrait cultiver l'acceptation pleine et entière de ce qui advient, quelle que soit sa coloration émotionnelle. Il faudrait apprendre à accueillir les faits avec une Foi inébranlable dans cette vérité : notre corps, les corps qui nous environnent et tous les objets de la création ne sont que des apparences, des vêtements dont se déguise la merveilleuse Conscience (ou Dieu, si l'on préfère) qui nous a créés ; vêtements dont elle peut changer ou qu'elle peut quitter comme bon lui semble ! Nos parents, nos enfants, nos conjoints, nos amis, sont tous des visages du même Amour, nos ennemis des faces du même marionnettiste, visages tous également éphémères tandis que la Splendeur qui les a suscités demeure immuable à l'arrière-plan, pour nous comme pour tous les autres. La naissance engendre la mort, la mort engendre la naissance, mais la Vie demeure. Ce qui est retiré d'un côté est rendu ailleurs, et surtout - le but étant d'expérimenter des sensations, des émotions -, il ne faut pas s'étonner de passer par des drames autant que par de grands bonheurs : toute la palette doit être connue, dans un arc-en-ciel infini !

          Comme disait le negro spiritual que je me répète souvent (voir ici) :

    Sometimes I'm up, sometimes I'm dawn          (Parfois je suis en haut, parfois je suis en bas)

    Oh yes, Lord !                                                 (Oh oui, Seigneur !)

    Sometimes I'm almost to the ground                (Parfois je suis presque par terre)

    Oh yes, Lord.                                                   (Oh oui, Seigneur).   

     

          Et nous voici montant et descendant, comme sur la mer dont la houle alterne en creux et en crêtes ... Même si parfois la nausée nous prend, pourquoi nous en inquiéter ? C'est toujours la mer. Les vagues ne sont que l'apparence donnée à sa surface par l'intervention d'un Souffle de vent : la Vie, Shiva, l'Esprit ! Parfois, lorsque cela se chamboule un peu trop dans ma tête, je me dis : laisse faire ! Ce ne sont que le clapotis des vagues contre les rochers ! C'est normal que cela s'entrechoque, c'est le ressac ; mais si tu écoutes c'est un très joli clapotis.

          Oui, parfois on s'abandonne au désordre intérieur. On crie, on pleure, et il faut le faire. Cela fait partie du film ! Du film expérimenté par cette immense Lumière qui brille en nous tous semblablement, et qui ne faillira jamais, quels que soient les états des corps que nous habitons ou rencontrons.

            L'Amour est unique et immuable. Derrière les larmes se cache l'Étincelle du Jour naissant.

             D'ailleurs le Negro Spiritual le dit aussi je crois. Tous les psaumes et textes inspirés l'affirment.

            Si un mal semble nous advenir, souvenons-nous que l'Intelligence infinie qui mène les choses dépasse de loin ce mental limité dont nous avons hérité depuis ce qu'on appelle "la Chute du Jardin d'Eden" : la découverte des notions mêmes de "bien" et de "mal"... Mettre une étiquette sur les choses est notre erreur. Il n'y a aucun jugement à porter, aucun classement à faire ; il n'y a qu'à laisser notre cœur aimer, accueillir, embrasser tout ce qui peut l'être.

     

     

     

     


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