•  

     

    L'émerveillement,

    C'est quand une compréhension se fait.

    On aime comprendre. Pourquoi ?

    Parce que c'est comme une porte qui s'ouvre dans les brumes du mental,

    Comme un grand espace de liberté qui permet enfin de respirer.

     

    Le mental a peut-être cheminé,

    Laborieusement, longuement ;

    Il a fait son travail de mûrissement

    Et comme une femme qui accouche, soudain,

    Au moment où l'on s'y attend le moins,

    Il offre le bébé !

     

    Le mental, c'est comme un arc-en-ciel ;

    Il rend visible l'invisible, en le parant de mille couleurs différentes.

    Mais il n'est qu'un outil, et pour savoir qui l'on est vraiment

    Il faut traverser l'arc-en-ciel, traverser les mille couleurs

    Pour enfin parvenir à l'improbable position où il n'y en a plus :

    Au-delà de l'arc-en-ciel.

     

    Par mille voies j'ai cheminé

    En quête de Vérité sur moi-même,

    Pour parvenir au sommet de la montagne,

    Là où tous les chemins s'arrêtent.

     

    Comprendre,

    C'est parvenir à ce point où l'on embrasse le tout, 

    Où subitement toute question s'évanouit 

    Et où l'on se sent si vaste

    Que tout le foisonnement des choses paraît insignifiant. 

     

     

     

     


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           Mon amie Danaé (alias Michèle Bec) m'a offert deux très beaux livres de Sœur Emmanuelle, et ils me sont une merveilleuse nourriture pour l'âme.

          D'abord parce que quand on recherche la Vérité, rien n'est plus gratifiant que de de la retrouver identique quelle que soit la religion ou la civilisation envisagée. Après les bouddhistes, les soufis, les hindouistes, Sœur Emmanuelle - qui en plus de son engagement chrétien avait étudié la philosophie - ne dépare pas et son message est aussi profond et convaincant que le leur.

       Ensuite, parce que son style direct et tranché parle tout naturellement au cœur, sans détour. Voici pour le prouver quelques passages qui m'ont particulièrement frappée dans "J'ai 100 ans et je voudrais vous dire...".

    Soeur Emmanuelle

    Sur l'amour :

     «  Le véritable amour, solide, durable, est celui qui cherche le bonheur des autres en même temps que son propre bonheur.

         Il faut que l'on soit heureux ensemble, que nous soyons "en cordée" - c'est une expression que j'utilise souvent. Dieu nous a créés pour le bonheur. Et la vie devient passionnante quand on brise le cercle où l'on s'est parfois enfermé soi-même, afin d'aller vers l'autre. Alors, c'est une merveilleuse aventure. »

    Sur la mort :

      « La chair peut périr, l'esprit non. Il ne peut pas périr parce que ce n'est pas un objet matériel, une matière qui s'égrène, qui se casse ne morceaux. C'est ainsi que je raisonne, que je me raisonne quand la peur surgit parfois. (...)

          C'est passionnant de vivre ainsi, de rencontrer des obstacles, ceux que la raison raisonnante, la raison qui veut toujours tout savoir et tout expliquer, place sur votre chemin, fait surgir dans votre réflexion. Alors, hop ! on saute par-dessus les obstacles et on avance vers Dieu, vers l'éternité. (...)

            Pour moi, l'éternité consiste à s'enfoncer de plus  en plus dans un abîme d'amour, à y pénétrer chaque jour davantage ; et comme cet abîme d'amour est infini, l'éternité ne suffira pas pour l'explorer, pour baigner toujours davantage dans l'amour de Dieu. »


       Il faut dire qu'elle avait un sacré caractère, cette sœur Emmanuelle et que c'est avec cette force que l'on va loin (et que l'on entraîne à sa suite) !

        Or ce qui me frappe le plus est son témoignage de la nécessité à laquelle elle a été soumise, comme tous les aspirants rangés dans une voie de dépassement de soi, de l'apprentissage de l'humilité.

         Dans les couvents comme dans toute Voie dite "spirituelle" il existe une règle : celle de l'obéissance qui s'accompagne souvent de l'obligation de se taire.

      « Quand je suis arrivée en Suisse, encore au tout début de ma vie religieuse, la maîtresse des novices nous a dit qu'on ne donnait pas la Bible aux sœurs. J'ai objecté qu'à Bruxelles je la lisais déjà. Elle m'a répondu, vive : " Ma petite sœur, voulez-vous vous taire !" . Je me suis tue. Mais la Supérieure m'a prise à part et m'a sermonnée : " Vous avez osé contredire la maîtresse des novices devant toutes les novices ! Baissez les yeux ! Vous allez recevoir une pénitence. Vous allez faire un Chemin de Croix et à chaque station vous baiserez la terre en disant : " Je suis un zéro. Pardon, Seigneur." »


          Quelle puissance ! Devant les souffrances du Maître au cœur le plus compatissant qu'on ait jamais connu - Jésus - , reconnaître que l'on n'est rien du tout... moins que rien même : zéro.

          Un pauvre petit mental bavard face à l'immensité de l'Amour.

     


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         Nous sommes si accoutumés à vivre vers l'extérieur, que nous avons du mal à comprendre que la Vérité est en nous. Et lorsqu'on nous invite à faire retraite, à méditer, voire à "partir au désert", cela ne signifie pour nous qu'une recherche superficielle de la paix et de la tranquillité, loin des bruits et de l'agitation du monde.

             Ces versets de l’Évangile selon Matthieu me sont revenus en mémoire, et je crois que leur sens n'est pas du tout celui que je m'étais imaginé jusqu'à présent : ce n'est pas la destruction de Jérusalem ni les persécutions lancées contre les chrétiens qu'évoque ici Jésus, mais bien un drame qui doit se jouer à l'intérieur de nous, dans notre cœur même.

     

    21- Alors, en effet, il y aura une grande détresse, telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus.

    22- Et si le nombre de ces jours-là n’était pas abrégé, personne n’aurait la vie sauve ; mais à cause des élus, ces jours-là seront abrégés.

    23- Alors si quelqu’un vous dit : “Voilà le Messie ! Il est là !” ou bien encore : “Il est là !”, n’en croyez rien.

    24- Il surgira des faux messies et des faux prophètes, ils produiront des signes grandioses et des prodiges, au point d’égarer, si c’était possible, même les élus.

    25- Voilà : je vous l’ai dit à l’avance.

    26- Si l’on vous dit : “Le voilà dans le désert”, ne sortez pas. Si l’on vous dit : “Le voilà dans le fond de la maison”, n’en croyez rien.

    27- En effet, comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme.

    28- Selon le proverbe : Là où se trouve le cadavre, là se rassembleront les vautours.

    29- Aussitôt après la détresse de ces jours-là, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées.

    30- Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme ; alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine et verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel, avec puissance et grande gloire.

    31- Il enverra ses anges avec une trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre coins du monde, d’une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.

    32- Laissez-vous instruire par la parabole du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que ses feuilles sortent, vous savez que l’été est proche.

    33- De même, vous aussi, lorsque vous verrez tout cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.

    34- Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.

    35- Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.

    36- Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, pas même le Fils, mais seulement le Père, et lui seul.

    37- Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.

    38- En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;

    39- les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.

    40- Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé.

    41- Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée.

    42- Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.

    43- Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.

    44- Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.

    Évangile selon Saint Matthieu, chapitre 24
    extrait pris sur le site de l'AELF

     

        Il m'apparaît aujourd'hui clairement que tout dans ce texte est symbolique.

         La tribulation évoquée a lieu dans notre esprit ; c'est le disciple en recherche qui est soudain terrifié par les forces qui s'élèvent contre lui pour l'empêcher d'accéder à sa Vérité intérieure, qui est ici désignée sous le nom de "Fils de l'Homme" ou encore "Seigneur". 

          Ces faux Messies, ces faux Christs qui surgissent alors sont à l'extérieur de lui bien sûr, où il essaie de chercher tant il craint ce qui en réalité vit en lui ; mais Jésus avertit qu'il ne faut pas chercher à l'extérieur : au contraire, c'est en poursuivant tranquillement ses activités quotidiennes (au moulin, aux champs), que "l'illumination" peut se produire. Mais nul ne sait pour qui, ni quand, ni comment. De même que la mort vous prend par surprise, de même le grand Éveil - la Vision de Dieu - est totalement imprévisible.

         Et cependant il est plus proche de nous que les doigts de notre main : ce jour est forcé d'arriver ! Quels en sont les signes précurseurs ?

            La panique ; la perte de tous les repères ; des bouffées d'angoisse, la peur de mourir... Notre mental accroché aux choses terrestres se sent dépassé et profondément menacé. Mais ce qui est désigné par "le ciel" au verset 30 est une zone au profond de nous qui le dépasse et est immensément pure. 

         Aussi, même si ultimement ciel et terre sont appelés à disparaître (autrement dit, si s'ouvre l'infinie vacuité) cela sera comme un élan d'amour, la joie de l'Unité retrouvée.

        Pourquoi n'y a-t-il pas eu de telle tribulation depuis "le commencement du monde", et n'y en aura-t-il jamais plus ? Parce qu'elle marque la fin du règne mental, et que c'est le mental qui a créé le monde et qui nous y retient attachés.

     

     


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  •        Vous rappelez-vous ce Papa qui joue au croquemitaine pour faire peur à sa petite fille ? Qui se déguise en "grand méchant Renard", ou en "Marchand d'habits" avec un gros sac sur le dos pour l'emporter si elle ne mange pas sa soupe ? Ou bien, qui se déguise en "Papa Noël" un beau soir pour lui apporter plein de joujoux dans sa grande hotte ?

          Ainsi en est-il du monde vu par nos yeux de chair...

          Nous sommes comme des petits enfants, tantôt émerveillés et tantôt épouvantés par les simples créations de notre mental.

         J'ai entendu hier par hasard Jean-Yves Leloup rapporter ce que lui avait répondu le Dalaï Lama à sa question : "qu'est-ce que le Nirvana ?" (ici, au tout début). Cette réponse était : "Voir les choses telles qu'elles sont."

          Et en effet, "nirvana" évoquant l'absence de quelque chose, c'est tout simplement de notre mental qu'il s'agit, de celui qui déguise tout à sa façon.

          Ainsi les jours se déroulent-ils tous semblables ; mais nous disons : "c'est Noël". Ou "c'est mon anniversaire". Ou "c'est les vacances"... Et tout est grimé ! Le jour est déguisé. Nous pouvons dire  aussi : "c'est l'hiver" ; ou "il fait beau" ou encore "c'est la nuit"... Mais c'est encore nous qui dessinons un théâtre sur les choses.  

          Ouvrant les yeux et percevant des êtres protecteurs, nous les appelons "Parents": "Papa", ou "Maman"... Rencontrant un être qui nous juge ou nous dirige, nous l'appelons "professeur", et croisant soudain celui ou celle dont le rayonnement nous fige et nous attire, nous l'appelons "Maître" ! Nous croyons être inclus dans un corps, avec tous ses ressentis multiples et variés et l'appelons "moi", et tentons de le modifier, de l'adapter voire de l'améliorer...

           Mais ceci est encore un déguisement posé sur les choses.

           En fait la seule chose qu'il nous est donné de laisser de nous est un grand cri, ce "AHH !" qui commence à notre naissance et s'échappe de nous dans notre dernier souffle ; ce "Ah" de l'émerveillement d'être LÀ, simplement là présent, et de VOIR, de voir ce qui EST et ce que nous sommes.

            Ce "Ah !" se module en chant, en création, en amour, en poésie, en mouvement, en arc-en-ciel de joie et de souffrance, il est le tour que nous faisons de nous-même en paraissant en ce monde, puis en disparaissant.

           Merveille ! Merveille que la Vie, que l'Être en projection consciente de Soi-même !

           C'est l'histoire de Noël : d'un "petit Jésus" qui naît tout fermé sur lui-même comme un bouton de fleur ; et qui mourra bras et jambes grands ouverts sur la Croix de l'Espace-Temps, comme une fleur épanouie qui lâche du cœur un parfum extraordinairement puissant et infini.

           


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           Une découverte au sujet du verset 5 du Prologue de l'Évangile de Jean (que je préfère dans la version de  Jean-Yves Leloup1) :

    «  La Lumière luit dans les Ténèbres, les Ténèbres ne peuvent l'atteindre. »


          Cette Lumière, c'est ce que nous sommes vraiment, c'est ce que chacun de nous est en vérité.

          Lorsque nous sommes pleinement nous-mêmes, lorsque nous nous exprimons, lorsque nous aimons, lorsque nous rions, nous sommes cette Lumière qui brille inaltérablement.

         Cette Lumière est notre présence au monde, elle a son aspect spécifique pour chacun de nous, sa particularité autant que sa nécessité. Nous devons la laisser briller, comme le rappelait Jésus au chapitre 5 de l'Évangile selon Matthieu (versets 14 à 16) :

     

    « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.… Qu'ainsi votre lumière brille devant les hommes. »


        Autrefois je croyais qu'être « la lumière du monde » cela voulait dire, « être un bon chrétien qui témoigne aux autres en vue de les convertir » !

             Ce n'est pas cela du tout.

            On est Lumière en étant tout simplement Soi-même, pleinement soi-même.

        
                Et qu'est-ce que les Ténèbres ? 

             Je croyais que c'était une allusion aux mécréants, à ceux qui ne respectaient pas les dogmes chrétiens... Erreur de tous les fanatiques ! Rien à  voir avec cela !

           Jésus était un enseignant spirituel, un vrai. Pas un fondateur de religion.

           Les Ténèbres, ce sont nos jugements, nos appréciations, nos critiques. C'est ce que nous pensons de nous et ce que nous pensons des autres. Ce sont nos pensées de dénigrement, qui rabaissent les autres ou nous rabaissent nous-mêmes ; ou nos louanges, qui nous font croire les autres supérieurs et nous poussent éventuellement à les envier. Ce sont nos comparaisons, nos calculs, nos efforts inutiles pour changer ce que nous sommes dès l'origine en Vérité.

           Ces Ténèbres cherchent à éclipser la simple Lumière que nous sommes. Elles réussissent  souvent à la voiler, comme on met la lampe sous le boisseau ; mais elles ne peuvent l'éteindre !! Et c'est cela la Bonne Nouvelle : la Lumière finira toujours par dominer ! 

           Ainsi, n'ayons pas peur d'exprimer ce que nous sommes, loin des jugements qui dans nos sociétés sont légion. Lâchons-les totalement. Nous seuls savons ce qui est bon pour nous, et plus nous le manifesterons, plus cela embellira le monde.

     

    voir ici, ou .

     


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