•  

            Alors que j'évoquais Julie Ann dans l'article précédent, l'une d'entre vous a envisagé de chercher un de ses livres. Mais elle n'écrit pas ; elle parle. Comme Jésus, si j'ose dire, elle préfère exprimer directement ce qu'elle a à nous dire et nous le communiquer avec toute l'émotion présente en arrière-plan, plutôt que de passer par la froideur de l'écrit et toute la batterie commerciale du monde de l'édition.

           Elle s'est fait connaître par des séminaires enregistrés sur youtube, puis désormais, outre les nombreux interviews que l'on retrouve sur cette même application, elle publie elle-même à l'intention de ceux qui la connaissent des enregistrements en direct de ses pensées et ressentis : voici sa propre chaîne. Elle a aussi un site, "Just be love", où elle propose des rencontres et des accompagnements individuels.

          Lorsqu'on l'a invitée à participer à un voyage en Égypte le 13 novembre, elle s'est réjouie à l'idée de plonger à la source de profondes aspirations mystiques sans savoir le drame qui allait se jouer en Palestine. Elle indiquait seulement qu'elle enverrait des publications régulières sur sa page facebook, "s'éveiller maintenant".

         C'est ainsi que le 15 novembre, arrivée au Caire, elle a ressenti une vive émotion qui, allant jusqu'aux larmes, l'a poussée à s'enregistrer, en pleine nuit, dans une vidéo de 9'28 dont le condensé est rédigé comme suit :

     

          « Moment de vulnérabilité après la première journée au Caire »

    «  L’Amour qui dit oui à tout ce qui doit être rencontré, à tout ce qui doit se conscientiser.
    Tant qu’il y a en ce monde expérimenté une parcelle d’inconscient, de contraction, de lutte, de densité, d’adversité, de guerre, alors nous le ressentons tous car nous ne sommes pas séparés.
    L’appel de la Lumière est de conscientiser que nous sommes tous reliés, qu’on est appelé à s’élever ensemble, s’unir, se réunir, se protéger les uns les autres, s’aimer, se rappeler à la grandeur que l’on est, à la douceur infinie que l’on est, à cesser toute cette dureté déployée, tous ces mécanismes pour se protéger à partir d’une individualité qui se sent constamment menacée et qui entretiennent la guerre, la division, la haine.
    Certains ont soulevé le fait qu’on était en Égypte et que des bombardements se déroulaient pas très loin. Mais peu importe où l’on se trouve dans le monde, nous en sommes tous affectés. Nous ne pouvons accepter l’inacceptable, et la perfection du grand plan à l’œuvre (malgré les apparences) c’est de nous le faire conscientiser et nous rappeler au déploiement des hautes qualités que sont entre autres, la bienveillance, la compassion, la générosité, la douceur, la sensibilité, la finesse, la disponibilité, la capacité infinie d’Aimer, afin de nous vivre en tant qu’Être d’Unité, l’Être d’Amour que Nous Sommes dans sa totalité. »


    Julie Ann, 15 novembre 2023.

     

          Vous pouvez écouter la vidéo complète en cliquant sur cette image :

     

    Julie Ann au Caire

     

     


    9 commentaires
  •  

     

              Merveilleux feu, qui nous montre que seul on ne peut rien faire sur cette terre... Une bûche a besoin pour flamber d'une autre bûche, ou au moins d'une brindille, puis d'une branchette. Ainsi la vie se transmet par la communication, elle circule.

            Par le feu, nous voyons qu'elle est chaleur, et par la consomption du bois puis sa fusion en cendre nous comprenons qu'elle est amour, et que c'est par l'effacement du matériel que celui-ci s'impose, apportant par la chaleur expansée un bien-être impalpable.

                De même, nous avons besoin d'autrui (d'un autre être vivant, même s'il ne s'agit que d'un animal, d'une plante ou même d'un paysage terrestre) pour nous sentir vivants, et c'est par la rencontre et par l'amour que la vie se transmet ; l'amour ressenti par-delà le matériel entraîne notre dissolution dans la Joie commune ineffable.

     

     

     


    3 commentaires
  •  

        Je viens de vivre quelques moments très difficiles qui, s'ajoutant dans la durée, m'ont totalement terrassée.

           À cette occasion je salue de tout mon cœur ceux, et particulièrement ce soir cette merveilleuse personne qu'a été la reine Élisabeth II, qui savent conserver la force et la pudeur de souffrir en silence, tout en demeurant à l'écoute des autres et simples dans la dignité.

       En ce qui me concerne hélas je ne peux éviter de m'exprimer bruyamment et longuement ; mais je puis aussi affirmer cette fois, si je ne l'ai pas déjà fait, que cette souffrance ne nous est pas envoyée par hasard, ni encore moins pour nous punir de quoi que ce soit ou nous obliger à des efforts surhumains pour je ne sais quel travail d'évolution obligatoire ! Non, elle nous est envoyée pour nous révéler l'Amour qui est sous-jacent à tout dans ce monde. 

        En effet, la vue de notre souffrance engendre compassion de la part d'autrui et cette compassion est un magnifique cadeau, qui emplit notre cœur de bonheur et de reconnaissance. L'aide inattendue qui nous arrive nous inonde de joie, comme l'éclat du soleil après la nuit. Nous comprenons alors combien nous sommes semblables les uns aux autres, frères et sœurs dans l'humanité, aussi proches les uns des autres que les doigts d'une main. Et même si la douleur est physique et ne peut s'atténuer, on ressent que quelque chose la dépasse, quelque chose qui ne peut être nié ni disparaître : nos rapports de cœur avec les autres.

         À cette occasion je me suis soudain souvenue d'une affirmation du credo catholique... Moi qui déserte les offices religieux depuis un moment car ne me sentant plus en accord avec les positions de l'Église, voici que soudain je fais volte-face, découvrant que si ce credo me paraît d'une naïveté obscurantiste, c'est que je le prends à la lettre ; mais que si je le traduis en symboles, alors il devient un merveilleux viatique, une véritable voie spirituelle décryptée. D'ailleurs, née catholique, je n'ai jamais pu renier la force des sacrements, qui sont à eux seuls la démonstration de l'Amour. 

         Par l'eucharistie, nous comprenons et ressentons que le Divin sous sa forme incarnée, appelé communément Jésus ou le Christ, descend dans notre cœur et s'y installe, pour y vivre de façon de plus en plus ancrée. 

         Alors la seule évocation de cette phrase du credo qui dit de Jésus : "Il a souffert, est descendu aux enfers, puis est monté aux cieux pour siéger à la droite du Père..." peut nous faire comprendre que ce sont ces enfers qui sont justement le tremplin nous permettant d'atteindre cette place privilégiée au-delà de soi-même d'où l'on peut voir clairement que rien dans cette vie ne peut réellement nous atteindre, car à la vérité nous sommes éternels dans l'Amour.

        C'est ainsi le sens de l'expression qui suit : "D'où il reviendra juger les vivants et les morts". En fait, de cette position élevée, nous sommes à même de distinguer ce qui est périssable de ce qui ne meurt pas. 

         Quant à "la Vie éternelle" promise en conclusion, ce n'est pas une vie future, une promesse de Paradis réservée à certains, non ! Puisqu'elle est éternelle, c'est qu'elle a toujours été et que, comme Jésus, qui a souvent suggéré  que nous étions tous lui, nous aussi nous pouvons affirmer qu' "avant qu'Abraham fût, nous sommes". Car nous étions déjà et serons toujours.

        Merci alors aux difficultés et au désarroi. L'amour est en nous, par nos larmes il se répand, et comme le disait encore Jésus, le doux Maître :

    « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »

     

       


    4 commentaires
  •  

            J'ai subi une petite opération il y a quelque temps et ne marchais plus depuis un moment. Or j'ai eu l'impression de m'encroûter et de perdre force et souplesse. Comme seule la marche m'était autorisée, j'ai décidé de m'y remettre le plus régulièrement possible.

         Ce matin, j'ai donc voulu retourner dans la forêt voisine pour effectuer un trajet que je pensais fort tranquille, car constamment sur de belles allées actuellement bien fermes, formant un large triangle me permettant de revenir sans peine à mon point de départ. Hélas, outre que je m'étais levée un peu tard et affrontai mon périple vers 11h30, voici que j'avais oublié sa longueur, m'imaginant qu'il faisait trois kilomètres alors qu'il en faisait cinq... ce que je découvris peu à peu grâce à l'application intégrée à mon smartphone qui m'égrenait régulièrement le chemin parcouru.

           Munie d'une casquette, de bâtons de marche et d'un sac à dos contenant une bouteille d'eau, habillée légèrement avec de bonnes chaussures et m'étant aspergée d'un spray anti insectes, je pensais ne rencontrer aucune difficulté, ce qui fut loin d'être le cas.

           Je me souvenais de mes anciennes promenades si riches en découvertes et en prises de photographies. Mais là, dès le départ et pourtant en descendant, j'étais déjà fatiguée. Je ne pensais qu'à scander mon pas et à réserver mes forces pour aller jusqu'au bout. Pas de photos à vous proposer... Je me réjouissais lorsque je me trouvais momentanément à l'ombre de grands arbres, encore plus lorsqu'un léger vent venait gracieusement me rafraîchir ; mais je souffrais aussi de la sueur sur mon visage et collant la casquette à mon front, peut-être aussi d'une ceinture abdominale que je devais porter et ne voulais pas enlever.

           C'est alors que m'est revenue la formule magique...

    « Je ne suis pas cela » !

           Formule difficile à appliquer, mais qu'il est essentiel de connaître et comprendre.

            Voici son sens, et d'ailleurs c'est ainsi qu'il faut la décliner : 

              « Je ne suis pas ce corps, je suis ce qui l'observe ; je ne suis pas ces sensations de fatigue, je suis ce qui en est le témoin ; je ne suis pas ces émotions de découragement, j'en suis l'observateur ».

              En effet, si vous réfléchissez bien, c'est le corps qui est fatigué ; mais vous, vous êtes où au juste ? Eh bien vous constatez la fatigue. Et de plus, vous n'êtes même pas l'observateur, car l'observateur est un outil de votre mental nommé "attention" : par le mental vous prenez un peu de recul et portez attention à votre corps, à ses sensations et à ses émotions. Mais en fait vous êtes au-delà de l'attention, car vous la percevez également.

           En réalité, vous êtes ce qui perçoit, c'est-à-dire la Conscience, diffuse et présente de façon non localisable à partir de votre être intime.

             Lorsque vous réussissez à vous en rendre compte, vous pouvez découvrir également que vous n'avez jamais bougé, car le paysage autour de vous est également perçu, et la sensation du temps fait partie des perceptions engrammées par le mental, tandis que votre Être intime, lui, brille toujours inchangé et intouché.

           Alors je ris de percevoir une libellule qui vole devant moi, bien obligée de désigner ce corps par "moi" alors qu'il n'est que ma projection momentanée dans un décor ; et je ressens cette joie, comme une nouvelle perception de la Conscience que je suis.

           Si nous revenons au mythe de la Chute du Jardin d'Eden dont j'ai fait mention hier, il est évident que c'est l'apparition du mental discriminateur (figuré par le serpent) qui a produit la différenciation de l'être initial en un couple homme-femme, puis l'apparition de la douleur en opposition à la joie ; d'où la fameuse menace punitive : « Tu enfanteras dans la douleur ; tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

            Mais si cette douleur était notre chance de "revenir à la maison" ? Si c'était elle la sonnette d'alarme qui nous obligeait soudain à nous souvenir : « Mais je ne suis pas cela !! »

            Au Ciel, il n'y a pas de paires d'opposés : celui que nous appelons "notre Père" est aussi "notre Mère", ce dont je suis persuadée depuis bien longtemps et qui a créé le culte controversé de la Vierge Marie, alors que cette femme merveilleuse n'est pourtant que l'image représentant le visage maternel de Dieu lui-même.

            La Mère Divine est vénérée dans beaucoup de religions, et c'est cette Conscience dans laquelle nous baignons et dont nous ne pouvons en aucun cas être séparés ; si bien que, certains d'être à jamais serrés dans Ses bras ainsi que Ses enfants, nous savons que tout ce qui advient à nos corps ne doit pas être pris au tragique, puisque nous nous en extrairons au moment venu pour retourner à Elle - ou Lui, comme vous préférez.

     

     


    17 commentaires
  •  

     

            En ce moment, l'Univers nous gâte. Il fait un temps radieux, sans chaleur excessive ; avec juste ce qu'il faut de petit vent frais pour nous aérer et nous tonifier.

           Sachons l'apprécier ! J'ai remarqué qu'en principe on ne prête pas attention à ce qui va bien, mais se focalise sur ce qui ne va pas. Alors quand quelque chose va bien, je me concentre dessus et sur ma gratitude. Je pense à remercier le ciel, à accumuler dans mon cœur de la joie pour qu'elle me soutienne lorsque cela n'ira plus.

           Mais certains diront : il ne pleut pas assez ! Nous entrons dans la sécheresse ! 

           Et voilà ce que nous découvrons : chaque chose de la vie a deux faces, une bonne et une mauvaise, et dès qu'un bien se déploie, un mal est engendré. Le soleil appelle la pluie, la pluie appelle le soleil ; le jour appelle la nuit, la nuit appelle le jour ; et dans ces cas on ne parle pas forcément de mal mais d'alternance. Cependant si l'on découvre que la paix appelle la guerre, tout comme la paix appelle la guerre, alors c'est une autre histoire.

            En effet, pourquoi toute une génération des années cinquante a-t-elle connu liberté, bonheur, croissance et épanouissement ? Parce qu'auparavant la guerre avait décimé une grande part de l'humanité. Le "mal" a engendré un bien. Et pourquoi aujourd'hui étouffons-nous dans une atmosphère polluée et souffrons-nous de la récession économique ou de l'immigration massive ? Parce que nous sommes de plus en plus nombreux et cherchons à toute force cette liberté pour laquelle l'espace commence à manquer. Le bien (la protection de notre santé) a engendré un mal.

             C'est pourquoi il faudrait aller beaucoup plus loin que l'appréciation pure et simple de ce qui "va bien" : il faudrait cultiver l'acceptation pleine et entière de ce qui advient, quelle que soit sa coloration émotionnelle. Il faudrait apprendre à accueillir les faits avec une Foi inébranlable dans cette vérité : notre corps, les corps qui nous environnent et tous les objets de la création ne sont que des apparences, des vêtements dont se déguise la merveilleuse Conscience (ou Dieu, si l'on préfère) qui nous a créés ; vêtements dont elle peut changer ou qu'elle peut quitter comme bon lui semble ! Nos parents, nos enfants, nos conjoints, nos amis, sont tous des visages du même Amour, nos ennemis des faces du même marionnettiste, visages tous également éphémères tandis que la Splendeur qui les a suscités demeure immuable à l'arrière-plan, pour nous comme pour tous les autres. La naissance engendre la mort, la mort engendre la naissance, mais la Vie demeure. Ce qui est retiré d'un côté est rendu ailleurs, et surtout - le but étant d'expérimenter des sensations, des émotions -, il ne faut pas s'étonner de passer par des drames autant que par de grands bonheurs : toute la palette doit être connue, dans un arc-en-ciel infini !

          Comme disait le negro spiritual que je me répète souvent (voir ici) :

    Sometimes I'm up, sometimes I'm dawn          (Parfois je suis en haut, parfois je suis en bas)

    Oh yes, Lord !                                                 (Oh oui, Seigneur !)

    Sometimes I'm almost to the ground                (Parfois je suis presque par terre)

    Oh yes, Lord.                                                   (Oh oui, Seigneur).   

     

          Et nous voici montant et descendant, comme sur la mer dont la houle alterne en creux et en crêtes ... Même si parfois la nausée nous prend, pourquoi nous en inquiéter ? C'est toujours la mer. Les vagues ne sont que l'apparence donnée à sa surface par l'intervention d'un Souffle de vent : la Vie, Shiva, l'Esprit ! Parfois, lorsque cela se chamboule un peu trop dans ma tête, je me dis : laisse faire ! Ce ne sont que le clapotis des vagues contre les rochers ! C'est normal que cela s'entrechoque, c'est le ressac ; mais si tu écoutes c'est un très joli clapotis.

          Oui, parfois on s'abandonne au désordre intérieur. On crie, on pleure, et il faut le faire. Cela fait partie du film ! Du film expérimenté par cette immense Lumière qui brille en nous tous semblablement, et qui ne faillira jamais, quels que soient les états des corps que nous habitons ou rencontrons.

            L'Amour est unique et immuable. Derrière les larmes se cache l'Étincelle du Jour naissant.

             D'ailleurs le Negro Spiritual le dit aussi je crois. Tous les psaumes et textes inspirés l'affirment.

            Si un mal semble nous advenir, souvenons-nous que l'Intelligence infinie qui mène les choses dépasse de loin ce mental limité dont nous avons hérité depuis ce qu'on appelle "la Chute du Jardin d'Eden" : la découverte des notions mêmes de "bien" et de "mal"... Mettre une étiquette sur les choses est notre erreur. Il n'y a aucun jugement à porter, aucun classement à faire ; il n'y a qu'à laisser notre cœur aimer, accueillir, embrasser tout ce qui peut l'être.

     

     

     

     


    5 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique