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Comment la douleur peut prendre sens
J'ai subi une petite opération il y a quelque temps et ne marchais plus depuis un moment. Or j'ai eu l'impression de m'encroûter et de perdre force et souplesse. Comme seule la marche m'était autorisée, j'ai décidé de m'y remettre le plus régulièrement possible.
Ce matin, j'ai donc voulu retourner dans la forêt voisine pour effectuer un trajet que je pensais fort tranquille, car constamment sur de belles allées actuellement bien fermes, formant un large triangle me permettant de revenir sans peine à mon point de départ. Hélas, outre que je m'étais levée un peu tard et affrontai mon périple vers 11h30, voici que j'avais oublié sa longueur, m'imaginant qu'il faisait trois kilomètres alors qu'il en faisait cinq... ce que je découvris peu à peu grâce à l'application intégrée à mon smartphone qui m'égrenait régulièrement le chemin parcouru.
Munie d'une casquette, de bâtons de marche et d'un sac à dos contenant une bouteille d'eau, habillée légèrement avec de bonnes chaussures et m'étant aspergée d'un spray anti insectes, je pensais ne rencontrer aucune difficulté, ce qui fut loin d'être le cas.
Je me souvenais de mes anciennes promenades si riches en découvertes et en prises de photographies. Mais là, dès le départ et pourtant en descendant, j'étais déjà fatiguée. Je ne pensais qu'à scander mon pas et à réserver mes forces pour aller jusqu'au bout. Pas de photos à vous proposer... Je me réjouissais lorsque je me trouvais momentanément à l'ombre de grands arbres, encore plus lorsqu'un léger vent venait gracieusement me rafraîchir ; mais je souffrais aussi de la sueur sur mon visage et collant la casquette à mon front, peut-être aussi d'une ceinture abdominale que je devais porter et ne voulais pas enlever.
C'est alors que m'est revenue la formule magique...
« Je ne suis pas cela » !
Formule difficile à appliquer, mais qu'il est essentiel de connaître et comprendre.
Voici son sens, et d'ailleurs c'est ainsi qu'il faut la décliner :
« Je ne suis pas ce corps, je suis ce qui l'observe ; je ne suis pas ces sensations de fatigue, je suis ce qui en est le témoin ; je ne suis pas ces émotions de découragement, j'en suis l'observateur ».
En effet, si vous réfléchissez bien, c'est le corps qui est fatigué ; mais vous, vous êtes où au juste ? Eh bien vous constatez la fatigue. Et de plus, vous n'êtes même pas l'observateur, car l'observateur est un outil de votre mental nommé "attention" : par le mental vous prenez un peu de recul et portez attention à votre corps, à ses sensations et à ses émotions. Mais en fait vous êtes au-delà de l'attention, car vous la percevez également.
En réalité, vous êtes ce qui perçoit, c'est-à-dire la Conscience, diffuse et présente de façon non localisable à partir de votre être intime.
Lorsque vous réussissez à vous en rendre compte, vous pouvez découvrir également que vous n'avez jamais bougé, car le paysage autour de vous est également perçu, et la sensation du temps fait partie des perceptions engrammées par le mental, tandis que votre Être intime, lui, brille toujours inchangé et intouché.
Alors je ris de percevoir une libellule qui vole devant moi, bien obligée de désigner ce corps par "moi" alors qu'il n'est que ma projection momentanée dans un décor ; et je ressens cette joie, comme une nouvelle perception de la Conscience que je suis.
Si nous revenons au mythe de la Chute du Jardin d'Eden dont j'ai fait mention hier, il est évident que c'est l'apparition du mental discriminateur (figuré par le serpent) qui a produit la différenciation de l'être initial en un couple homme-femme, puis l'apparition de la douleur en opposition à la joie ; d'où la fameuse menace punitive : « Tu enfanteras dans la douleur ; tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».
Mais si cette douleur était notre chance de "revenir à la maison" ? Si c'était elle la sonnette d'alarme qui nous obligeait soudain à nous souvenir : « Mais je ne suis pas cela !! »
Au Ciel, il n'y a pas de paires d'opposés : celui que nous appelons "notre Père" est aussi "notre Mère", ce dont je suis persuadée depuis bien longtemps et qui a créé le culte controversé de la Vierge Marie, alors que cette femme merveilleuse n'est pourtant que l'image représentant le visage maternel de Dieu lui-même.
La Mère Divine est vénérée dans beaucoup de religions, et c'est cette Conscience dans laquelle nous baignons et dont nous ne pouvons en aucun cas être séparés ; si bien que, certains d'être à jamais serrés dans Ses bras ainsi que Ses enfants, nous savons que tout ce qui advient à nos corps ne doit pas être pris au tragique, puisque nous nous en extrairons au moment venu pour retourner à Elle - ou Lui, comme vous préférez.
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Commentaires
On apprend, en fait, peu à peu, à voir les choses autrement.
J'espère que ça va mieux, que petit à petit vous vous rétablissez.
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Jeudi 14 Juillet 2022 à 22:37
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7gazouSamedi 16 Juillet 2022 à 11:32J'espère que tu retrouveras le plaisir de la marche rapidement
Moi, je ne peux faire que des toutes petites promenades à pas lents car je manque de souffle. Je me dis que que d'autres ne peuvent plus marcher du tout, mais c'est quand même dur à accepter
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Samedi 16 Juillet 2022 à 19:22
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Oh ! Pauvre chérie ! Mais peut-être est-ce plus facile pour elle de penser qu'elle est comme sa Mamie ? Et pour toi aussi !