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Qui vit cette vie ?
Ce trouble de mon cœur affligé, d'où vient-il ?
Cet amour, qui courbe mon corps, d'où vient-il ?
Ce cœur qui dans mon être, jour et nuit,
Pour Toi lutte avec moi, d'où vient-il ?
Mon Bien-Aimé dit : « Celui-ci, pourquoi vit-il ?
Puisque je suis son âme, comment vit-il sans âme ? »
Je pleurais. Il dit : « C'est étrange !
Sans moi qui suis ses yeux, comment peut-il pleurer ? »
Rûmî, quatrains (Rubâi'yât)Les voici avec quelques autres, lus par Shemsi Husser. Dans son introduction elle nomme Rûmî "Mawlânâ", terme respectueux qui lui est fréquemment attribué et signifie "notre Maître".
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Commentaires
le deuxième quatrain m'interpelle et me laisse sans réponse.
peut être ne sommes nous rien, disparaissant un jour comme chaque homme, chaque plante, chaque oiseau !
Bises
L'explication est simple et connue ; mais si elle est aisée à comprendre, elle est très difficile à ressentir... Ici le Bien-Aimé, c'est Dieu (le Père, le Fils, comme on voudra... pour lui Allah) ; le soufi, qui s'est donné à Dieu par amour comme nos saints mystiques, pleure de s'en sentir séparé. Mais Dieu lui répond que cela n'est pas possible, puisqu'Il est Tout, et que nous ne sommes donc qu'une partie de Lui. Nous ne sommes que le gant -la marionnette - où Il passe Sa main (façon de parler...) et nous ne sommes responsables de rien, puisque c'est Lui qui agit à travers nous.