• Sri Aurobindo autrement

     

     

          J'avais avalé laborieusement des centaines de pages de philosophie d'Aurobindo quand j'étais jeune, sans y comprendre grand chose si ce n'est qu'il existait un "Supramental" assez confus dans mon esprit.

         Aujourd'hui où tout s'éclaircit, je trouve sur une page à laquelle je suis abonnée sur facebook (consacrée à Ramana Maharshi qui semble pourtant assez différent !) ce texte fabuleux du grand aventurier de la Conscience :

     

    «  On s'aperçoit qu'il suffit de faire un pas en arrière dans sa conscience, juste un petit mouvement de retrait, et l'on entre dans une étendue de silence par-derrière.

    Comme s'il y avait un coin de notre être qui avait les yeux à jamais fixés sur un grand Nord tout blanc.

    Le vacarme est là, dehors, la souffrance, les problèmes, et on fait un léger mouvement intérieur, comme pour franchir un seuil, et, tout d'un coup, on est en dehors (ou en dedans ?) à mille lieues et plus rien n'a d'importance, on est sur des neiges de velours.

    L'expérience finit par acquérir tant d'agilité, si l'on peut dire, qu'en plein milieu des activités les plus absorbantes, dans la rue, quand on discute, quand on travaille, on plonge au-dedans (ou en dehors ?) et plus rien n'existe, qu'un sourire — il suffit d'une fraction de seconde.

    Alors on commence à connaître la Paix; on a un Refuge inexpugnable partout, en toutes circonstances.

    Et on perçoit de plus en plus tangiblement que ce Silence n'est pas seulement au-dedans, en soi; il est partout, il est comme la substance profonde de l'univers, comme si toute chose se détachait sur ce fond, venait de là, retournait là.

    C'est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe.

    Et ce Silence n'est pas vide, c'est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l'essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naître — elles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée. »


    Sri Aurobindo

     

     

    « La musique d'aujourd'huiMooji s'exprime en dessinant »

  • Commentaires

    1
    Samedi 30 Juillet 2022 à 15:25

    C'est un extrait tout à fait intéressant...

    Se plonger dans le silence de sa conscience pour connaître la paix et la félicité, découvrir la substance profonde de l'univers...  Ne plus sentir la souffrance, oublier les problèmes et ne plus entendre la vacarme de l'extérieur...

    Il existe ce "supramental"... A nous de nous immerger dedans...

    Bisous Martine et bon WE

    2
    Samedi 30 Juillet 2022 à 21:24

    et cette étendue de silence dissout tout le vacarme de nos voix intérieures, le bruit des hommes en mouvement ; un très beau texte ; merci et bonne soirée.

      • Samedi 30 Juillet 2022 à 22:21

        Oui, on sent que c'est vrai et on rêve d'y demeurer... Mais bien sûr, que l'on connaît cela, quand on dort ! Le "4e état", qui est au-delà de la veille, du sommeil avec rêves et du sommeil profond, est un état de veille analogue au sommeil profond, c'est à dire de vigilance sans mental.

    3
    Dimanche 31 Juillet 2022 à 18:17
    daniel

    Quel beau texte que je ressens bien !!

    4
    Lundi 1er Août 2022 à 18:11

    Pas si facile que ça d'y demeurer , dans cet  état

    et encore faut-il y entrer

    5
    Jeudi 4 Août 2022 à 06:07

    Quel beau texte ! Le silence est fondamental pour l'équilibre de nos vies ainsi que pour leur cheminement. Et certains auteurs peuvent être lus et relus, leur pensée est si riche qu'elle est constamment à découvrir.

    Bonne journée.

    6
    Dimanche 7 Août 2022 à 10:30

    Un petit coucou du dimanche

    Encore merci pour tes commentaires de la semaine

    Bisous Martine

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