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Saṃsāra
Mon père me récitait une petite fable en mouvement perpétuel qui m'amusait beaucoup mais dont je n'ai jamais pu me rappeler - ni retrouver - la partie centrale.En effet il énonçait lentement ce début :
« La scène représente un désert... »
Puis le débit de sa parole allait s'accélérant et s'amplifiant de plus en plus jusqu'à cette fin, de nouveau ralentie :
« Oh-oh ! s'écrie la foule enthousiasmée !
Et elle réclame une nouvelle représentation. »et enchaînait sur la reprise du début, presque chuchotée et très mystérieuse :
« La scène représente un désert... »
C'était un travail théâtral extrêmement rythmé et très proche de la musique.Or, maintenant que se profile la pleine lune du Bélier (31 mars prochain) qui correspond énergétiquement à un travail à faire sur soi au sujet de l'agressivité, et eu égard à certains événements récents, je ne puis éviter de rapporter ce dont je me souviens du contenu intercalé à grande vitesse entre ces phrases.
En voici à peu près (et abrégée) la teneur :
Entre un tueur armé jusqu'aux dents qui menace d'abattre tout ce qui bouge et perce de plusieurs rafales les baraques d'un saloon qui s'effondre.
À l'opposé surgit alors un cow-boy au grand cœur qui l'interpelle et lui ordonne de déposer ses armes.
Sans se laisser impressionner, le bandit tire sur le cow-boy, qui riposte aussitôt.
On entend deux déflagrations, et tous deux tombent, morts sur le sol !
[ Oh-oh ! S'écrie la foule enthousiasmée ... ! ... ]
Ainsi le cycle de l'action s'est annulé : du bon et du méchant, il n'en reste aucun.
Et sans cesse se répète la scène projetée : la vie, la mort ; l'apparition, la disparition ; le début, la fin ; la parole, le silence ; l'agitation, le désert...
J'aime beaucoup cette évocation du Saṃsāra...
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