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    Promenade par temps givré

     

             Pas de neige chez nous. Mais un froid vif qui sous la grisaille offre une belle couche de givre.

           Heureusement hier le soleil a percé et j'en ai profité pour remmener Indya vers le petit bois voisin, celui qui couvre un coteau bien pentu vers le lit toujours à sec (mais qui n'a jamais été curé !) du ruisseau "Bénitier". Les petits chemins, créés à l'origine pour le vélo-cross, sont secs et rocailleux, tandis qu'en bas, l'allée qui longe l'ancien ruisseau présente des passages un peu embourbés mais que l'on peut aisément contourner lorsque la terre est gelée.

          J'ai pu ainsi lâcher ma coquine sans rencontrer personne, et marcher tranquillement en prenant quelques photos.

     

    Promenade par temps givré

     

    Promenade par temps givré

     

            Arrivées en bas, nous trouvons une zone où le soleil n'accède plus et qui reste bien gelée.

     

    Promenade par temps givré

     

    Promenade par temps givré


           C'est du versant ensoleillé que dévalent les chemins autrefois prisés des cyclistes.

     

    Promenade par temps givré

     

    Promenade par temps givré

     

              J'ai besoin de tels paysages vallonnés pour me rappeler ma belle forêt natale (Fontainebleau).

              Arrivées au bout nous remontons sur notre droite, juste à temps pour ne pas croiser une dame avec un petit bichon en laisse et un enfant sur une voiture électrique. Là le chemin remonte doucement jusqu'à notre voiture.

     

    Promenade par temps givré

     

            Le froid vif est tellement agréable avec le soleil ! Hélas, ce n'est pas toujours le cas. Aujourd'hui il fait tout gris.

    La première photo est d'aujourd'hui et rien n'a changé depuis ce matin : le temps semble immobilisé, figé dans une torpeur d'hibernation où partir en promenade n'a rien d'alléchant...

     

     

     


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                Que ces fêtes, judicieusement placées au moment de la nuit la plus noire, vous apportent chaleur et soleil dans le cœur grâce, je l'espère, aux effusions partagées avec vos proches ou lointains, même par ondes interposées. Et que les difficultés ambiantes ne vous fassent pas oublier qu'elles se produisent uniquement pour réveiller la force d'amour et d'entraide qui est en nous, et qu'autant il y a de malheureux, autant il y a de généreux qui se dévouent pour les aider même si on ne parvient jamais à la perfection.

             Cette naissance de l'Enfant-Dieu au cœur des ténèbres avec son Étoile qui se met à resplendir, c'est l'assurance que dans toute peine il y a toujours une issue cachée, une lueur d'amour qui scintille quelque part.

             Ainsi, je vous souhaite de savoir vous abandonner à ce qui vient avec confiance, car trop souvent il m'est arrivé de me sentir dépassée par les évènements à venir, puis de découvrir que petit à petit tout devenait limpide  et que mes appréhensions avaient été sans objet... C'est cela qu'on appelle la Foi : savoir qu'à tout moment l'Amour peut venir à notre secours, la Douceur bercer nos larmes, le Temps s'éclairer pour nous.

              Ce Petit Enfant, il est en nous ce soir et ne demande qu'à rire aux éclats dès demain ; même démuni, même perdu au bord d'une route, parce que la Vie saura le porter.

     

    Chers amis,

    Je vous souhaite beaucoup de sourires,

    Et l'amour comme oxygène !

    Un seul petit pas,

    Une seconde...

    Et tous les compteurs sont remis à zéro.

     

     

    L'Ange au Sourire

     

     

     


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    La Vie est douce

     

    Des rubans de coton s'effilochent lentement

    Sur le ciel bleu d'azur

     

    Près du tapis de mousse

    Une jonquille offre son premier bourgeon

     

    Au loin

    Des pans de soleil illuminent la pelouse jusqu'au paravent de bois sombre

    Qu'escalade le chèvrefeuille endormi

     

    On entend gazouiller des mésanges

    Sur fond du ronronnement des voitures

    Et de rares crissements de machines

     

    La Vie est douce

     

    Hier j'ai ri pour la première fois depuis longtemps

    À entendre mes petites-filles rire au éclats

    La plus jeune de huit mois parce qu'elle était debout

    Et l'aînée de huit ans pour répondre sa petite sœur

     

    Le Bonheur

     

    C'est cette Vie qui se renouvelle toujours

    Et qui rit de son Renouveau

     

    Noël

     

    C'est cette Joie

    De la Vie triomphante

    Et éternelle

     

     

     


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             Lorsque nous étions enfants, mon frère et moi, nos parents nous emmenaient passer chaque vacance d'été du côté de Paimpol dans les Côtes d'Armor. Ils n'avaient à l'époque qu'une 2CV mais adoraient se promener aux alentours pour visiter notamment toutes les chapelles ou hauts lieux de la culture bretonne (manoirs et paysages, ports et hautes croix, pointes et vallées...) Nous suivions ces balades à l'arrière et mon père, passionné de tradition celtique, avait toujours de belles histoires à évoquer pour nous faire rêver.

            Ainsi, lorsque nous approchions du Pont de Lézardrieux sur le Trieux, une chapelle apparaissait sur un monticule à proximité de la route (une petite route : peut-être la chapelle de Kergrist ? En tous cas à l'époque les environs étaient déserts). C'est là que mon père nous racontait ce conte de Noël qui nous faisait frissonner d'effroi.

     

       « Un soir il y a bien longtemps, un pauvre homme se hâtait sur la route pour rentrer chez lui à Lézardrieux où l'attendait son épouse. Il avait eu à faire à Paimpol et regrettait d'avoir été tant retardé, car c'était le 24 décembre et il faisait bien noir et bien humide, le vent était glacial et déjà minuit approchait.

          Soudain, une chapelle sur le bord de la route attira son attention : elle était tout illuminée !

         - C'est incroyable se dit-il, il n'y a personne par ici ; la chapelle est abandonnée... Je n'y ai jamais rencontré personne. Allons voir ce qu'il se passe.

           Et le voici qui gravit le petit tertre et pousse la grosse porte de la chapelle. Quelle surprise ! Elle est pleine de monde, et chauffée ! La messe de minuit va juste commencer. Notre voyageur, simple certes mais bon chrétien, ne peut abandonner un office aussi généreux qu'inattendu.

             Il décide donc d'assister à cette messe où les participants, plutôt tristes mais appliqués, écoutent avec attention les paroles d'un prêtre plein de ferveur. Il prie pour sa famille, pour son épouse, pour que la pêche lui rapporte suffisamment et met tout son cœur dans la louange du petit Dieu qui vient de naître.

               Voici qu'arrive le moment de la communion.

               Le prêtre s'avance en présentant l'hostie et demande qui veut recevoir "le corps du Christ". Mais personne ne bouge. Le prêtre insiste et notre homme, interloqué, ne voit pas un visage remuer dans l'assistance. Prenant alors son courage à deux mains, depuis le fond de l'église il se lance dans l'allée centrale en disant :

           - Je suis un pécheur, je ne me suis pas confessé depuis longtemps, mais enfin, je ne vais pas vous laisser seul avec votre hostie sans l'honorer ! Et il reçut la communion des mains du prêtre.

              À cet instant précis, tout s'éteignit. Stupéfait, il se retrouva seul au milieu de la lande ténébreuse, auprès de la route au bout de laquelle brillaient au loin les lumières de Lézardrieux.

              Un doux chant se fit entendre :

              - Merci ! Merci ! Grâce à vous nous sommes sauvés... Il suffisait que quelqu'un accepte de communier ici la nuit de Noël, et voici des siècles que nous vous attendions...

               L'homme rentra chez lui tout heureux et vit ensuite ses affaires prospérer.

     

     

            Je ne sais pas d'où vient ce conte ni si mon père l'avait modifié ou si moi-même je m'en souviens correctement. Mais il m'a marquée, et je suis heureuse d'en partager avec vous le souvenir.

     

    Chapelle de Kerners en Arzon

    Chapelle de Kerners en Arzon (Photo du net)

     

     


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              Désireuse de renouer avec la médiathèque de la ville, je suis allée questionner la bibliothécaire sur de bons livres évoquant le voyage, la découverte, ou peut-être l'évolution personnelle (pour ne pas dire spirituelle).

             Celle-ci s'est aussitôt précipitée vers les livres de Laurent Gounelle - que je ne connaissais pas du tout -, et m'a exhibé celui-ci, paru en 2016 aux éditions Kéro :

     

    Une lecture intéressante


               J'ai commencé par reculer devant un titre aussi accrocheur et, il faut bien le dire, un peu éculé... me semblait-il. Mais elle a insisté fortement, m'invitant à lire la 4e de couverture. Toujours un peu précipitée, comme  à mon habitude, j'ai aperçu le mot hindouisme et me suis mis dans la tête que l'ouvrage relatait un voyage en Inde, ce qui m'a conduite à l'emprunter malgré mes réticences. J'ai une fâcheuse tendance à m'imaginer que l'on ne peut plus rien m'enseigner et que je risque même de m'ennuyer de ces rabâchages, mais par contre je rêvais encore de rencontres réelles avec des "maîtres vivants" (qui seraient comme on le croit souvent, en Inde).

             Cela n'a pas été du tout le cas. De plus il n'y avait dans ce roman aucun voyage, si ce n'est une évolution intérieure. Je n'ai pu que m'extasier sur l'habileté avec laquelle l'auteur réussissait à jeter son héroïne, athée à l'origine mais désireuse d'aider un ami prêtre dont l'église était désertée à remotiver ses paroissiens, dans une recherche active de sens dans la lecture des Évangiles, puis dans une mise en pratique directe des enseignements de Jésus ! Jusqu'à ce qu'à force d'épisodes inattendus et parfois humoristiques  elle finisse par apprendre que cet enseignement présentait d'étonnantes ressemblances avec celui de Lao Tseu dans le Tao Te King, et donc aille interroger un spécialiste des religions orientales qui lui donnera des précisions sur notre vraie nature masquée par l'ego, puis un astrophysicien qui lui expliquera la formation de l'Univers puis de la Vie, laissant finalement sous-entendre que cela ne pouvait être le fruit du hasard...

             Ainsi, le prénom qu'il lui donne, Alice ne semble finalement pas être anodin car elle pénètre bel et bien dans le monde de l'émerveillement.

           À aucun moment on ne s'enferre dans de la métaphysique complexe, tout est toujours fluide et semble couler sans problème au fil d'une histoire, si ce n'est que parfois on peut être surpris de voir dans une église des gens se prêter à des exercices d'introspection menés deux par deux comme dans les groupes de développement personnel, ou un prêtre donner pour pénitence lors d'une confession de méditer sur quelques questions-clés... Mais au bout du compte l'église finit vraiment par se remplir tant le travail proposé fait de bien, sans toutefois jamais cesser de demeurer centré sur les véritables paroles de Jésus  - à cela près que le jeune aumônier y inclut (comme l'a fait Jean-Yves Leloup, enseignant de la même veine) l'Évangile de Thomas.

           Pour rester dans la logique parfaite, l'auteur termine bien sûr en montrant notre jeune prêtre, quoique adoré et regretté par ses paroissiens, muté au Cameroun par décision brutale de l'évêque local lui-même instamment poussé par son entourage. Cela dérangeait trop.

           Ce que j'ai trouvé extraordinaire dans ce livre, c'est que l'auteur sache nous faire toucher du doigt, à travers l'expérience même des personnages, la nature de l'ego et la nécessité de le dépasser pour comprendre et ressentir ce que nous sommes vraiment : de la poussière d'étoiles... une vague de l'Océan Divin.

           Il montre même comment le dépasser cet ego, sans toutefois le brusquer car c'est une construction fragile fondée sur notre besoin de sécurité, qu'il importe de ne pas heurter sous peine d'en décupler la puissance et de l'enraciner dans l'inconscient jusqu'à le rendre incontrôlable. Non, le véritable moyen de dépasser l'ego dit Alice, et désigné par Jésus lui-même, c'est l'Amour ; l'amour vrai, profond, mène au-delà de l'ego.

           Autre chose encore m'a plu dans ce livre, sur un tout autre plan. Les cantiques habituels n'enthousiasment pas notre héroïne, et elle pousse son ami à les remplacer par une écoute de Jean-Sébastien Bach : « Bach, affirme-t-elle, ça rendrait croyant le plus matérialiste des athées, le plus marxiste des communistes ! ». Or je connais pour ma part plusieurs personnes qui, ayant déserté les églises, ont gardé une foi brûlante grâce à Bach. « Ce qui compte, ajoute-t-elle, c'est que ça te transporte dans un autre monde, dans une autre réalité... [...] Quand tu écoutes ça, tu as l'impression de te connecter... à la création de l'univers ! ». Elle évoque le choral "Jésus, que ma joie demeure", mais en ce qui me concerne je penserais plutôt au premier chœur de la Passion selon Saint Jean pour correspondre à une telle comparaison1.

     

            Eh oui, c'était vraiment une belle lecture.

     


     

    1 Je pense pour cela à une version ancienne avec un orchestre et des chœurs plus étoffés, car malheureusement la mode actuelle tend à pervertir Bach, dont on connaît pourtant la puissance à travers ses œuvres d'orgue, en l'interprétant de manière soit agitée et trop rapide, soit édulcorée en mode "menuet".

     

     

        


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