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             Extrait de "La Source que je cherche" de Lytta Basset, voici un passage que j'apprécie beaucoup. C'est au début, dans le chapitre intitulé "En se reliant à sa spiritualité d'enfant".

     

    « Jésus y revenait souvent : seul le "Père" sait et c'est au "fils" seul qu'il dévoile son mystère. Dans un langage plus actuel : plus Jésus consentait à ne pas être à l'origine de lui-même et se sentait désiré par un amour de Source, plus il faisait l'expérience du "Père". C'était, disait-il, à la portée de quiconque se vivait précédé par Quelqu'un qui lui voulait exclusivement du bien et du bon.

          Chez le tout-petit, le non-savoir de "Dieu" est naturel : pas besoin d'une longue ascèse ! Il ne saurait pas dire ce qu'il veut, ce qu'il cherche, tout occupé qu'il est à recevoir ce que la Vie lui apporte. Voilà pourquoi, selon Jésus, qui ne reçoit pas la Vie comme un enfant ne peut même pas y entrer [Marc 10-15].

          Est-ce incompatible avec "chercher la Source" ? Non, car on renonce à la connaître donc à vouloir la saisir : on se met seulement en état de réceptivité. Cela me fait penser à ces jours impossibles où, ne maîtrisant rien, il ne me reste plus qu'à "faire la planche". J'ai alors le sentiment de m'abandonner, quasi physiquement, aux évènements de chaque instant, sans essayer de réfléchir, déduire ou prévoir. Je laisse juste venir ce qui vient... et au bout de la journée je constate que la Vie, bel et bien, m'a portée ! »


    Lytta Basset, La Source que je cherche, éd. Albin Michel p.34-35

     

          

               C'est bien ce que dans les enseignements orientaux on a pu désigner par "mort de l'ego". Se laisser porter, se laisser conduire sans chercher à comprendre ni à vouloir, c'est comme ne plus exister en tant qu'individu séparé, c'est juste se laisser être le support d'une expression qui nous traverse et vient d'au-delà de nous. Cela s'accompagne d'ailleurs souvent aussi de cette "nuit noire" qu'elle évoque à d'autres moments, car étant totalement offert à la Source on ne peut plus la percevoir, on ne peut que s'abandonner à Son Souffle.

           Une Mère Teresa en effet ne cherchait pas d'extases mystiques, mais bien plutôt à donner sans compter l'Amour qui la traversait sans qu'elle en garde une seule goutte pour elle-même. C'est là que nous retrouvons le don de Soi sublime dont fit preuve Jésus, "agneau de Dieu".

              Mère Teresa était d'ailleurs à Calcutta, où elle est toujours considérée comme une sainte semblable à celles qui ont marqué l'histoire indienne, et cela prouve bien à quel point, poussées à leur perfection, toutes les religions convergent vers une voie unique, une Vérité unique et universelle.

     

     


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           J'essaie chaque soir d'avancer un peu dans le livre de Lytta Basset "Ce lien qui ne meurt jamais", précurseur à "cet Au-delà qui nous fait signe" que j'avais lu d'abord, et qui m'émeut profondément  - comme chacun j'en suis certaine.

          Ce livre permet d'ouvrir les yeux sur ce que les éveillés présentent comme "la mort de l'ego", moment considéré comme très redoutable et qui ici évoque irrépressiblement le Livre de Job ou la notion parfois évoquée du fait que Dieu éprouverait davantage ceux qu'Il aime le plus.

           Voici notamment un passage qui me rappelle vivement certaines phrases de Mme Guyon, dont j'ai lu les écrits autrefois.

     

    «  Dans le no man's land qu'était devenue ma vie spirituelle, "Dieu" n'était plus un repère. C'est qu'il faut être deux pour se sentir en relation : comment aurais-je été en lien avec Lui quand je ne savais plus qui j'étais ? Mais quand je parlais de Lui à d'autres - cours, conférences, sessions, prédications -, la Présence mettait des mots de feu sur mes lèvres, des mots sans prétention qui allaient droit où ils voulaient, des mots-tisons... J'avais de plus en plus l'impression de n'y être pour rien, sinon que je consentais à me laisser faire. À dire vrai, le seul "Dieu" qui traversait désormais mon monde intérieur, j'aurais pu l'appeler comme Jésus dans l'évangile de Jean "Celui qui m'a envoyée". Chaque fois qu'à travers mes paroles et ma personne les autres disaient redevenir davantage vivants, je faisais à nouveau l'expérience de me sentir envoyée... et "Dieu" se remettait à exister pour moi. Chaque fois c'était autrui qui, tel un miroir, me reflétait la Présence agissant au plus insu de moi-même. »

    p.51-52

         

          Comme Jésus, elle était devenue Une avec la Source.

     

     


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          Très beau texte trouvé sur la page facebook consacrée à Ramana Maharshi, et que l'on dit être de lui (mais je me méfie toujours, j'ai trouvé de pseudo citations très modifiées sur ces réseaux sociaux ; cependant cette page me semble fiable).

     

     «  Rejetez toutes les aspirations et les désirs de servir l’humanité, tous les projets de réformer le monde sur le pouvoir universel qui soutient l’univers.
         Il n’est pas un idiot, Il fera ce qui est nécessaire.
         Perdez le sens de "C’est moi qui fais ça", libérez-vous de l’égoïsme !
         Débarrassez-vous de l’idée que c’est vous qui allez être à l’origine de quelque réforme.
         Laissez ces objectifs de côté et laissez Dieu s’en occuper.
       Alors quand vous vous serez libéré de votre égoïsme, Dieu pourra peut–être vous utiliser comme un instrument pour les faire, mais la différence sera que ce ne sera plus vous qui les ferez, mais Dieu (vous ne serez plus qu’un instrument et elles se feront automatiquement).
          L’infini travaillera à travers vous et il n’y aura pas de sentiment d’autosatisfaction pour gâter le travail.
         Autrement, il y a désir de reconnaissance et de notoriété et on sert d’avantage son soi personnel (parfois ses intérêts personnels !) que l’humanité. »
    Ramana Maharshi
     
     
     

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          Conseil d'un maître bouddhiste :

     

    « Mon conseil : ne soyez pas bouddhiste.
    Au final, tout est question de gain personnel, célébrité et affaires.
    Soyez juste une personne avec un bon cœur, c'est la signification d'un praticien véridique du Dharma.
    Nous vivons dans l'illusion et l'apparition des choses.
    Il y a une réalité. Nous sommes cette réalité.
    Quand vous comprenez ça, vous voyez que vous n'êtes rien, et n'étant rien, vous êtes tout. C'est tout. » 
    Kalu Rinpoché
     
          Citation trouvée sur facebook, à la page consacrée à l'enseignement de Ramana Maharshi.
         En effet, tout se retrouve : un maître chrétien aurait pu dire "ne soyez pas chrétien", un disciple de Ramana aurait pu dire "ne soyez pas un chercheur spirituel"; la vérité ultime est la même pour tous ! Il faut cesser de mettre des étiquettes sur les choses, étiquettes qui créent des différences et qui séparent les choses les unes de autres. Se donner une définition, c'est non seulement une forme de vanité, mais surtout un merveilleux ancrage pour l'ego. L'ego naît de ces définitions, de ces ancrages. L'ego découle de tous les jugements portés sur ce qui est considéré comme dedans ou dehors, comme bon ou mauvais, comme avantageux ou pas.
           Tout jugement, toute définition, toute étiquette est un produit du mental.
            La seule issue à ces tentatives de cloisonnement est de demeurer dans son cœur ; dans ce cœur qui est Amour.
            Et l'Amour est unité.
             Nous ne sommes "rien" en tant que définition ; nous sommes "tout" en tant qu'amour.
     
     
     
     
     

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          J'avais avalé laborieusement des centaines de pages de philosophie d'Aurobindo quand j'étais jeune, sans y comprendre grand chose si ce n'est qu'il existait un "Supramental" assez confus dans mon esprit.

         Aujourd'hui où tout s'éclaircit, je trouve sur une page à laquelle je suis abonnée sur facebook (consacrée à Ramana Maharshi qui semble pourtant assez différent !) ce texte fabuleux du grand aventurier de la Conscience :

     

    «  On s'aperçoit qu'il suffit de faire un pas en arrière dans sa conscience, juste un petit mouvement de retrait, et l'on entre dans une étendue de silence par-derrière.

    Comme s'il y avait un coin de notre être qui avait les yeux à jamais fixés sur un grand Nord tout blanc.

    Le vacarme est là, dehors, la souffrance, les problèmes, et on fait un léger mouvement intérieur, comme pour franchir un seuil, et, tout d'un coup, on est en dehors (ou en dedans ?) à mille lieues et plus rien n'a d'importance, on est sur des neiges de velours.

    L'expérience finit par acquérir tant d'agilité, si l'on peut dire, qu'en plein milieu des activités les plus absorbantes, dans la rue, quand on discute, quand on travaille, on plonge au-dedans (ou en dehors ?) et plus rien n'existe, qu'un sourire — il suffit d'une fraction de seconde.

    Alors on commence à connaître la Paix; on a un Refuge inexpugnable partout, en toutes circonstances.

    Et on perçoit de plus en plus tangiblement que ce Silence n'est pas seulement au-dedans, en soi; il est partout, il est comme la substance profonde de l'univers, comme si toute chose se détachait sur ce fond, venait de là, retournait là.

    C'est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe.

    Et ce Silence n'est pas vide, c'est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l'essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naître — elles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée. »


    Sri Aurobindo

     

     


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