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    Lili

     

     

        « Lili » :  un titre aussi sobre que le bouleversant récit qui l'accompagne .

       En évoquant la courte mais fulgurante vie de "Lili Boulanger" (qui ne se prénommait pas plus Lili - son surnom - qu'elle n'était la fille de son "pauvre papa" Ernest Boulanger), avec en filigrane celles, en partie, de sa soeur Nadia et de ceux qui l'entourèrent, Alain Galliari nous montre quelle étrange farce est la vie que nous croyons "mener"...

        Plus que jamais il en ressort que nous ne sommes que des "instrumentistes" amenés à jouer la partition que le créateur (la Vie, Dieu) a conçue pour nous, sans avoir quoi que ce soit à y ajouter ni retrancher, sans avoir le moindre impact sur les événements dont nous sommes l'objet ni la moindre responsabilité de quoi que ce soit.

        Nous ne "dansons pas" avec la vie, nous exécutons juste la danse que celle-ci a choisie pour nous, si déchirante soit-elle. D'ailleurs comme le savent les romantiques,

    "les chants désespérés sont les chants les plus beaux"

    et de même l'existence la plus déchirante est aussi la plus sublime.

         Ainsi, pourquoi chercher à être "plus grand" que ce qui nous habite ? Maintenant je ne vois qu'une méthode : n'être rien.

         N'étant rien, je roule avec la vague qui se dissout sur la grève et le reflux m'emporte sans que rien ne puisse être distingué de la magique beauté de l'Océan.

     

     


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         Je dois reconnaître que la découverte des enregistrements de Nassrine Reza m'a ouvert des horizons, à cause me semble-t-il de sa gaieté perpétuelle, et du caractère d'évidence qui entoure toujours ses propos pourtant déroutants pour l'individu ordinaire.

        Me voyant malgré mon enthousiasme et ma conviction toujours patauger dans des cloaques d'identifications étouffantes, je me suis dit que lire son livre "Le pouvoir de l'Accueil" me serait peut-être utile ; et je l'ai commandé.

         Mais voici qu'il ne m'est pas parvenu.

         Tout est signe. Je songeai alors que mon travail sur "l'accueil" des événements était certainement en train de s'amorcer, et décidai de faire contre mauvaise fortune bon cœur, mon "maître intérieur" ayant sans doute ses raisons pour m'offrir cette épreuve. 

          Après dix jours d'attente, consultant le suivi du livre qui était sensé être encore "en transit", je me décidai à tenter une réclamation auprès des services postaux. Ceux-ci m'apprirent qu'en réalité le livre n'avait jamais été déposé au guichet, et donc était toujours chez son fournisseur ! J'eus certaines difficultés à trouver comment contacter ce dernier mais je réussis enfin à le faire et peu à peu la situation  commença à se dénouer : ma commande s'était perdue, on allait me faire un nouvel envoi et son arrivée m'était promise pour le jeudi 26... !

          Or il se trouve que pendant ce temps, suivant sur facebook les pages se rattachant à la quête que je poursuivais - l'advaïta vedanta - , j'avais tenté de me joindre, sans grand enthousiasme, à un nouveau groupe et que j'y avais été acceptée ; mais on m'avait adressé simultanément un message me proposant "un cours gratuit en 5 leçons", que j'avais accepté d'essayer malgré un certain scepticisme... Il s'intitulait :

    "Devenez plus grand que tout ce qui vous dérange".

    (voir ici)

        Chaque matin je devais recevoir par mail un lien vers une leçon, à pratiquer durant toute la journée qui suivrait.

           Je reçus hier le premier lien...

            La méthode consistait simplement en ceci : à chaque pensée du type

    "je pense..." "je ressens..."

    la remplacer par 

    "quelque chose en moi pense..." quelque chose en moi ressent..."

    (voir ici)
     

          Stupéfaction, et sauts de joie : depuis des années, je travaillais bêtement, pour me désidentifier, à repousser pensées et sensations en me disant "je ne suis pas cela"... Oui, mais qu'étais-je ? Et que faire de ces choses chassées qui bien sûr, s'obstinaient à me hanter ? Avec le fameux "neti neti", on ne fait que renforcer la division et on crée une lutte perpétuelle entre ce que l'on est sensé être (que l'on ne ressent pas) et ce que l'on ressent (que l'on est sensé ne pas être !!). Le mieux que j'avais su faire était encore de "m'abandonner à Dieu", mais dans ce cas je ne pouvais être "le Maître" comme beaucoup le recommandent - autant Nassrine Reza que Ramakant Maharaj - : j'étais obligée de demeurer cette petite chose misérable et incarnée qui adresse des prières à ce qui la dépasse.

         Avec cette formule "magique", soudain il n'y avait plus de dualité puisque mes ressentis et pensées faisaient partie de moi ; et je pouvais en être "le Maître" sans risquer le châtiment réservé aux coupables d'ὕϐρις puisque c'était de mon simple naturel qu'il s'agissait !

          Je n'imaginais pas que la 2e leçon puisse dépasser celle-ci.

           Reçue ce matin, voici ce qu'elle disait :

    "Lorsque survient une pensée, ou un ressenti désagréable,
    et que vous avez su remplacer votre habituel "je me sens..."
    par "quelque chose en moi se sent... "

    poursuivez alors en la (le) saluant poliment ainsi :

    "Bonjour à toi !"
    Salut ! Namaste !

    (voir ici)
     

         Mais le voilà, l'accueil !! Accueillir une situation désagréable, ce n'est pas s'y soumettre parce que l'on ne peut pas faire autrement ! Ce n'est même pas "prendre sa croix" en se disant que "Dieu" a décidé de nous faire souffrir et que c'est sûrement pour notre bien (résultat certain de mauvais souvenirs d'enfance) !

             Tout est alors en place... Je suis plus vaste que tout, semblable à l'espace, et quelque chose surgit en moi, germe en moi, suscité de nulle part. En lui disant « bonjour », non seulement je lui reconnais le droit d'être là, mais en plus je pense systématiquement que cela ne va pas y demeurer éternellement... Car "bonjour" appelle "bonsoir" !

           Et je pensais à l'Allumeur de Réverbères du "Petit Prince" qui ne cessait de dire : "Bonjour" ! "Bonsoir" !... me disant que tout passait, naissait et se résorbait à l'intérieur de moi, sans me gêner le moins du monde, sans me plaire ni me déplaire.

           C'est alors qu'arriva une voiture qui m'apportait, avec un jour d'avance... "le Pouvoir de l'accueil" de Nassrine Reza.

     

     


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    « Jésus disait :

    Si la chair est venue à l'existence à cause de l'esprit, 
    c'est une merveille ;
    mais si l'esprit est venu à l'existence à cause du corps,
    c'est une merveille de merveille !

    Mais moi, je m'émerveille de ceci :
    Comment cet Être qui Est,
    peut-il habiter ce Néant ? »


    Évangile de Thomas : logion 29,
    traduit par Jean-Yves Leloup
    (avec quelques modifications
    de la ponctuation et du graphisme).

     

    Comment le soleil pourrait-il habiter les nuages ?...

    Quand pris dans la brume tu marches en aveugle, ne songes-tu pas à t'asseoir et à attendre que celle-ci se dissipe ?

    Le tonnerre et les éclairs te fascinent-ils à ce point, que tu les laisses affoler ton cœur ?

     

     


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    Je ploie

    Sous le poids

    Des pensées ...

     

    Dieu !

    Que la matière est lourde

    Pour elle-même !

     

     


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    Ô mort, poussière d'étoiles,

    Lève-toi sous mes pas ! 

    Viens, ô douce vague qui brilles

    Dans les ténèbres ;

    Emporte-moi dans ton néant.

     

    Viens, souffle sombre où je vacille,

    Comme une flamme ivre de vent ! 

     

    C'est en toi que je veux m'étendre,

    M'éteindre et me dissoudre,

    Mort où mon âme aspire !

    Dieu fort qu'elle attend

    Avec des chants et des rires d'amour.

     

     Viens, brise-moi comme une fleur d'écume,

    Une fleur de soleil à la cime

    Des eaux

    Que la nuit effeuille, que l'ombre efface,

    Et que l'espace épanouit.

     

     Et comme d'une amphore d'or,

    Un vin de flamme et d’arôme divin,

    Épanche mon âme

    En ton abîme, pour qu'elle embaume

    La terre sombre et le souffle des morts... 

     

     Charles van Lerberghe,
    "La Chanson d’Ève",
    mise en musique par Gabriel Fauré

     

     


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